mercredi 16 janvier 2019

Le vol des mots


Les occidentaux ont volé le mot Anarchisme

Hitler, Lénine, Staline puis les occidentaux ont volé le mot Socialisme.

Lénine, Staline puis les occidentaux, ont aussi volé le mot de Communisme.

Depuis la fin du XIXème siècle à nos jours, les fervents partisans du capitalisme, autrement dit les occidentaux, ont minutieusement veillé à ce que ces mots ainsi dévoyés le restent.
Une fois les idéologies acquises, ils s'en sont pris au vocabulaire courant, la novlangue d'Orwell passa de fiction à réalité...



Les idéologies

 

Anarchie


En France, en 1893, furent instaurés ce qu'on a appelé les lois scélérates. A cette époque, divers militants anarchistes adeptes de la propagande par le fait (l'idée de commettre un acte délictueux pour propager des idées), commirent des attentats au sein de l'assemblée nationale puis l'assassinat du président Carnot. L’État proclama alors une série de 3 lois liberticides très ciblées envers la pensée anarchiste, bien que beaucoup d'entre eux s’opposaient à la propagande par le meurtre et se seraient contentés du sabotage des usines. L'ensemble des anarchistes à été mis dans le même sac et le mot Anarchie fut associé de façon univoque à terrorisme. La loi interdisant la presse anarchiste fut d'ailleurs abolie presque un siècle plus tard en 1992.

Depuis Anarchie rime avec terrorisme et chaos alors que Proudhon, qu'on appelle de façon un peu abusive le père de l'Anarchie, disait qu'elle était "L'ordre sans le pouvoir", Élisée Reclus, autre penseur anarchiste de la même époque, disait : "L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre."; on est donc aux antipodes du chaos.
Des expressions courantes se sont même instaurées tel que "C'est l’anarchie ici !" signifiant "C'est le bordel". Il est trop tard, l'étiquette est collée et ce, pour plusieurs générations encore, le système a fait son œuvre. Ne laissant nulle place aux anarchistes pour s'exprimer où que ce soit, aucune voix dissidente n'est audible par le grand public.

Socialisme


Par simple analyse étymologique déjà le socialisme, en mettant le social au centre de la société, n'a rien avoir avec la terreur et les camps appliqués par Lénine et encore moins avec les goulags de Staline et cette caste dirigeante totalitaire de l'URSS de l'époque. Hitler également, avec les camps et son totalitarisme, n'avait rien à voir avec le socialisme.
Pourtant, que ce soit l'URSS ou le IIIème Reich, ils s'en revendiquaient tous deux pour faire proche du peuple de façon opportuniste, les occidentaux ont ardemment tenu à ce que ce mensonge perdure...


« La présentation du régime russe comme "socialiste" ou comme ayant un rapport quelconque avec le socialisme est la plus grande mystification connue de l'histoire »
Cornelius Castoriadis

Le socialisme est une idéologie où le social est au centre de la société, où l'on tente de réduire les inégalités et de créer une société plus juste où l'humain passe avant l'économie. Quel lien y a-t-il avec l'URSS ou avec l'Allemagne d'Hitler ?..

 

Communisme


Le communisme, quant à lui  est issu du socialisme et veut d'une société sans classe sociale et dans lequel les moyens de production appartiendraient aux travailleurs.
Seul le communisme de Marx et Engels voulait d'une dictature et encore, celle-ci, qu'ils nommaient la dictature du prolétariat, ne devait être qu'une étape transitoire vers une société sans classes.

1) Marx n'est pas le communisme, ni son origine ni son ensemble, il y a eu nombre de théoriciens communistes, beaucoup furent antérieurs à Marx d'ailleurs.

2) C'est précisément en évoquant la théorie de Marx et donc cette étape transitoire que Lénine avec le soutien des bolcheviks a pu asseoir sa dictature du prolétariat mais elle n’eut rien de temporaire et ce fut là la plus grande erreur de Marx (erreur déjà dénoncée bien avant la révolution russe par les anarchistes, notamment Bakounine).
Ensuite, il est à souligner, qu'en URSS  les moyens de production n'appartenaient pas aux travailleurs mais à l’État.
On peut donc en conclure qu'ils n'étaient pas non plus communistes... Mais alors comment pourrions-nous qualifier le fait que l'ensemble des biens appartiennent à l’État ?
Il s'agit d'un État qui engrange, accumule tous les biens ? Quels autres synonymes y a-t-il à engranger et cumuler ?

...

J'y suis : capitaliser ! Ce serait donc un capitalisme d’État tout simplement, totalitaire certes mais c'est bien l’État qui possède tous les capitaux, le capitalise donc. On comprend que les occidentaux n'aient pas souhaité en faire mention dans les livres d'histoire ça aurait renvoyé une image quelque peu dégradée du capitalisme...

Au lieu de ça, au nom de la "liberté", les États-Unis et la Grande Bretagne ont immédiatement après la seconde guerre désigné l'idéologie communiste comme ennemi, comprenant que, si l'idée d'une société sans classe et de la mise en commun des biens venait à se propager, ce serait dévastateur pour les dirigeants politiques et leurs appuis industriels...
Le maccarthysme, aussi appelé chasse aux sorcières, avait débuté; toute pensée subversive de gauche était suspecte, les arrestations, la persécution et l'espionnage des rouges était devenu monnaie courante, des personnalités comme Albert Einstein, Charlie Chaplin, Léo Penn (Père de Sean Penn) étaient persécutées. Le maccarthysme s'est avéré également profondément homophobe, pour couronner le tout...

C'est ainsi qu'ils ont inscrit dans le marbre de l'histoire une haine viscérale du communisme dans l'imaginaire collectif, en l'ayant galvaudé et en ayant appliqué une répression sans relâche aux porteurs de cette idéologie.

Il s'agit peut être là du vol de mot le plus salvateur du capitalisme, en volant le mot de communisme et en l'associant de façon univoque à Staline et à l'URSS, ils l'ont discrédité et pour longtemps. Même si cette association est des plus calomnieuse... Ils ont réécrit l'histoire façon Orwell.

Il serait d'ailleurs aisé d'associer capitalisme et dictature par ce même procédé avec Pinochet au Chili...

"Quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots."
Jean Jaurès

Le Vocabulaire courant


Le vol des mots est essentiel au pouvoir, c'est ce qui lui permet de le maintenir, ayant assouvi son besoin sur les idéologies ils se sont attaqués au vocabulaire courant faisant appel a des think tank (groupe de réflexion) qui, par l'élaboration de nouvelles expressions, ont rendu la contestation difficile et démagogue et ont modifié en profondeur la perception qu'on pouvait en avoir. Exemple :
 

> Optimisation du service = Supprimer des postes et/ou réduire les moyens.

> Modernisation = Souvent en lien avec l'optimisation vue au dessus.

> Être remercié = Être viré.

> Accélérer la carrière = Être viré.

> Plan social = Virer un groupe de salariés.

> Restructuration = Virer du monde et réorganiser l'entité concernée.

> Mesure de flexisécurité = Mesure permettant de virer plus facilement des salariés pour un patron.

> Manager = Diriger.

> Charges sociales = Part du salaire qui est redistribuée à l'ensemble des Français; il s'agit d'une cotisation et non d'une charge.

> Dommages collatéraux = Dans le cadre d'une guerre, signifie que des civils ont été tués.

> Mal voyant = Désigne des gens qui y voient mal mais aussi des aveugles qui n'y voient rien et ne sont pas mal voyants.

> Pays en voie de développement = Pays pauvre.

> Frappe chirurgicale = Massacrer des soldats adverses.

> Prise d'otage = Dans le cadre d'une grève, est employé pour dénigrer le mouvement.

> Acte terroriste = Acte délictueux commis par un musulman, on parlera de lui en se focalisant sur les causalités externes principalement la religion mais aussi parfois le pays ou il a grandi.
S' il est blanc et ne se revendique pas musulman, à l'inverse, on se focalisera sur les causalités internes : c'est un fou, un malade mental, un ivrogne...

> Migrant = Terme péjoratif, généralement utilisé à la place de réfugié pour les gens venant de pays pauvres à cause de la guerre ou pour des raisons économiques, ne s'applique pas, par exemple, au Français qui part au Canada ou en Suisse. Dans ce cas, on parlera là d'expatrié.

"Une caractéristique des termes du discours politique, c'est qu'ils sont généralement à double sens. L'un est le sens que l'on trouve au dictionnaire, et l'autre est un sens dont la fonction est de servir le pouvoir - c'est le sens doctrinal."
Noam Chomsky

Les médias dominants sont complices du pouvoir et martèlent ces mots à longueur de journée pour qu'ils imprègnent le vocabulaire populaire et changent la perception que l'on en a. Qui est contre une optimisation du service ou une restructuration ? Qui peut être pour maintenir des charges sur le salaire ? Qui voudrait qu'un migrant vienne l'importuner ?

Conclusion


Le vol des mots est un vol d'intelligence, il permet de flouer les gens par rapport à des concepts opérationnel. Il est le pilier des pouvoirs modernes dits "démocratiques".

Loin des salissures susurrées insidieusement par les histoires des pseudo politologues et pseudo philosophes de la pensée dominante, loin des souillures appliquées à l'Anarchie par des politiques véreux en mal de pouvoir....
Loin de cette félonie il y a le mot Libertaire immaculé, ce dernier raisonne comme un appel à la liberté et, de plus, si j'étais joueur, je dirais même qu'il raisonne comme un appel à la terre. Il n'est de maux qui est y sont accolés,  juste une idée pure, simple et saine de liberté...

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