vendredi 1 juin 2018

L'art de l'ordinaire


Après la tyrannie de l’ordinaire, voici l'art de l'ordinaire, bienvenue dans cette époque ravie où l'art de l’ordinaire est devenu hégémonique dans la plus grande indifférence.

Tout comme le chanteur complètement consensuel qui n'incite qu'a danser ou à aimer où est passé celui qui rêvait d'un autre monde ? Où est passé ceux qui filait un rencart à ceux qui n'ont plus rien ?
Où est passé l'humoriste qui remettait en cause les fondements même de notre société, qui s'en prenait à la corruption des politiques ? L'humour politique a pourtant une très bonne affluence c'est connu depuis belle lurette, durant l'antiquité on pouvait voir en place publique des théâtres qui moquait les mésaventures de Pompée et César ou Cervantès et son célèbre Don Quichotte ou encore Gustave Naudaud qui aimé à moquer le 2nd empire. Bien sûr il existait une censure à l'époque, cet exemple sert juste à prouver que le style est loin d'être neuf et que de tout temps il y eu par l'art une forme d'expression politique.


Alors notre musique à coup de "Il faut danser" "ou "on va s'aimer", nos humoristes qui commence par "On a tous connu ce mec qui..." et l'art contemporain qui s'érige en art de la contestation fantoche avec ses transgressions caduques à coup d'expositions d'urinoir ou de tableau en nuance de noir jusqu'à atteindre l'outre noir... L'objet même de tout cet art et de ses artistes est d'être dépolitisé à l'extrême. Il faut qu'on ne puisse voir absolument aucune couleur ni même aucune bannière dans leurs œuvres.


"Redouter l'ironie c'est craindre la raison."
Sacha Guitry

Cette hégémonie des artistes dans les différentes disciplines à pu s'imposer par le biais du processus d'industrialisation de l'art. Ce dernier permet de faire le tri à l'entrée des maisons de disques, ou des maisons de production et subsiste seul ceux qui ont des productions indépendantes et encore les médias mainstream ne les diffuserons pas si il y a une once de politique dans leur message. A moins que cela soit totalement inoffensif comme un imitateur qui ferait des blagues potaches. Le monde de l'édition s'en sors mieux et des œuvres ouvertement contestataire arrive encore à atteindre des sommets. Mais pour les arts les plus populaires à savoir la chanson, les spectacles, le cinéma, la subversion est devenue un fait rare, le conformisme est de rigueur. Ils ont aseptisé l'espace de la création, à l'époque de Brassens le pouvoir censurait directement les œuvres sans états d'âmes mais évidemment ça donnait lieu à débat et les artistes s'en plaignait, plus radical et bien plus efficace on a donc censuré les artistes.

"La dérision en toutes choses est l'ultime défi au malheur."
Sébastien Japrisot

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